Le marché immobilier au Québec en 2022 et ses perspectives pour 2023

Depuis le début de la pandémie en 2020, le marché immobilier est en grande mutation. Après une surchauffe, des surenchères et des taux d’intérêt planchers, l’année 2022 a été marquée par plusieurs hausses importantes et consécutives des taux d’intérêt, des propriétés aux prix élevés et au final, un recul des transactions immobilières au dernier semestre.

Le Québec se dirige-t-il vers un marché immobilier équilibré pour 2023? La situation sera-t-elle la même dans toutes les régions de la province? Quel sera l’impact de la hausse des taux d’intérêt sur les ménages?

Voici le point sur le marché immobilier au Québec en 2022 et ce que nous réserve l’année 2023.


Points clés à retenir

  • Le prix médian des propriétés a décroché un nouveau record en 2022, soit 413 000$ pour une unifamiliale (hausse de 13% en comparaison à 2021). Il devrait toutefois diminuer de 5% en 2023 selon les prévisions.
  • Le nombre de ventes de propriétés a reculé de 20% en 2022, après avoir atteint des sommets en 2020 et en 2021.
  • Après plusieurs hausses consécutives pour répondre à l’inflation, le taux directeur est passé à 4,25% en décembre 2022, ce qui fait conséquemment augmenter les taux hypothécaires.  
  • Bien que le nombre de transactions ait baissé en 2022 et que le phénomène de surenchères tende à s’atténuer, le marché reste favorable aux vendeurs.
  • L’année 2023 annonce des progressions différentes selon les régions. Certaines régions, comme le Grand Montréal, ressentent davantage les effets de la surchauffe et prendront plus de temps à revenir à un équilibre. 

Les faits saillants du marché immobilier en 2022

L’année 2022 est caractérisée par de nouveaux prix médians record des propriétés et la hausse des taux hypothécaires qui sont venus ralentir les ventes immobilières. L’Association professionnelle des courtiers immobiliers du Québec (APCIQ) a présenté son bilan de l’année lors de sa conférence Fenêtre sur le marché immobilier en décembre dernier, pour lequel nous vous présentons les grandes lignes.

Prix médian record des propriétés

Depuis le début de la pandémie, le prix de vente médian des propriétés a augmenté de façon fulgurante. En 2022, le prix des propriétés a atteint un nouveau record dans la province avec une augmentation moyenne de 13% en comparaison en 2021, le prix médian s’élevant à 413 000$ pour une unifamiliale.

Prix de vente médian d'une unifamiliale au Québec en 2022 Au début de 2022, avec l’anticipation de la hausse des taux d’intérêt et les taux hypothécaires variables très bas en comparaison aux taux fixes en hausse depuis la fin de 2021, plusieurs acheteurs se sont empressés d’acquérir une propriété. Cela a provoqué un grand nombre de ventes en surenchère, faisant augmenter ainsi le prix des propriétés.

On a toutefois assisté à une correction des prix pour la deuxième moitié de 2022, qui coïncide avec la hausse répétée des taux d’intérêt. En effet, le phénomène de surenchère s’atténue  depuis juin, résultant en une diminution du prix médian des propriétés d’un mois à l’autre au deuxième semestre. 

Recul historique des transactions immobilières résidentielles

Une différence importante avec les années pandémiques est la diminution des ventes immobilières en 2022. En 2020 et 2021, le nombre de ventes résidentielles avait atteint un record historique (plus de 112 000 en 2020 et plus de 109 000 en 2021) alors que 2022 enregistre un peu plus de 88 000 ventes. 

Ventes résidentielles totales au Québec en 2022

Hausse draconienne des taux d’intérêt

En réponse à l’inflation, la Banque du Canada a augmenté le taux directeur à plusieurs reprises en 2022 pour passer de 0,25% avant le 2 mars 2022 à 4,25% le 7 décembre 2022. Ces hausses ont, bien entendu, impacté les taux d’intérêt hypothécaires faisant en sorte que plusieurs acheteurs préqualifiés en début 2022 se sont vus contraints de reporter ou annuler leurs projets d’achat ou encore de se tourner vers des propriétés moins chères.

La compétition moins importante sur le marché des acheteurs a finalement mis un frein à la surenchère, menant à une correction à la baisse des prix des propriétés pour la deuxième moitié de l’année.

Un marché toujours en faveur des vendeurs

Bien que le nombre de transactions soit bas et que le phénomène de surenchères tende à se dissiper, le marché reste favorable aux vendeurs

On note une hausse des inscriptions en vigueur pour la première fois depuis plusieurs années, mais l’inventaire demeure malgré tout très bas, laissant le pouvoir de négociation entre les mains des vendeurs. 

Que nous réserve le marché immobilier au Québec pour 2023?

Dans son bilan, l’APCIQ présente également ses prédictions pour le marché immobilier en 2023. Les marchés des différentes régions du Québec n’évoluent pas tous de la même façon. On prévoit toutefois que le marché devrait retrouver un certain équilibre et être davantage favorable aux acheteurs vers la fin de l’année.

Différentes situations de marché pour les régions de la province

L’Île de Montréal, Laval et leurs régions périphériques ont été les plus touchées par la surchauffe et le phénomène de surenchère, où les prix des propriétés ont atteint des sommets. L’APCIQ estime que les enjeux d’accessibilité à la propriété dépassent un seuil critique pour ces régions, ce qui laisse présager un ralentissement du marché plus marqué pour celles-ci. La hausse fulgurante des taux amènera potentiellement un inventaire additionnel de propriétés sur le marché dû aux ménages ne pouvant faire face à leur obligations hypothécaires lors de leur renouvellement.

Les RMR de Québec, Saguenay et Trois-Rivières sont plus résilientes face à la hausse du coût de financement sans doute en relation avec des prix médians plus bas. On parle également du nord et de l’est du Québec. Le marché devrait retrouver des conditions plus équilibrées pour les acheteurs et les vendeurs en 2023 dans ces régions.

Ralentissement du marché immobilier en 2023 et un rapprochement vers l’équilibre

Selon l’APCIQ, nous aurons droit à une augmentation de l’inventaire, mais un retour massif de propriétés sur le marché n’est pas prévu malgré le contexte de l’inflation et de la hausse des taux hypothécaires. Le marché encaisse bien le choc de ces hausses pour le moment, les Banques ayant appris de la crise de 2008 et de ce fait ayant adopté une approche proactive envers les clients à risque lors de leur renouvellement.

On devrait observer un ralentissement du marché immobilier résidentiel encore cette année, quoique moins important qu’en 2022. L’APCIQ estime qu’une baisse des ventes de 9% en comparaison à 2022 est un scénario réaliste. Les conditions devraient rester à l’avantage des vendeurs, mais tendre vers l’équilibre pour plusieurs régions vers la fin de 2023.

La vice-présidente de Sutton Québec, Julie Gaucher, partage ses conseils pour acheter ou vendre en 2023

Un titre qui en laissera plusieurs sur leur faim puisque à la question qui revient régulièrement à savoir si c’est le bon moment pour vendre ou acheter, la réponse demeure toujours la même depuis 2020 et même bien avant. En effet, chaque situation est unique et plusieurs facteurs doivent être considérés lorsqu’une décision aussi importante que celle d’acheter ou vendre une propriété s’invite en réflexion. C’est là où l’accompagnement par un courtier immobilier Sutton revêt toute son importance puisque ce dernier pourra faire l’analyse des besoins, motifs et facteurs inhérents à une telle décision et proposer des solutions adaptées.

Nul ne possède une boule de cristal pour prédire l’avenir et d’ailleurs, qui aurait pu prédire des hausses de taux consécutives et aussi importantes déployées sur une seule année comme ce que nous avons connu en 2022? Du jamais vu. C’est normal que cette situation n’ait pu être prédite puisque même les décideurs de la Banque du Canada doivent prendre des décisions quelque peu à « l’aveugle » malgré tous les outils et indicateurs dont ils disposent, les effets de leurs décisions se faisant sentir généralement entre 4 à 6 mois plus tard et même quelquefois au-delà de ce délai.

L’annonce du taux d’inflation de décembre (6,3%) nous donne une certaine indication (et non une indication certaine) de la tendance que prendra le taux directeur pour les semaines suivantes. Notons que le taux d’inflation visé est entre 2% et 3%, et nous en sommes encore bien au-dessus.

Pour mieux comprendre le taux d’inflation et son influence sur le taux directeur, consultez le site de Statistique Canada.

SOURCES

Centris, statistiques immobilières
Bilan 2022 et prévisions 2023 de l’APCIQ : « 2022 : une année charnière vers un marché québécois plus équilibré en 2023 »